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Sélection

Toupin

  Cet après-midi, je suis retourné chez Roger pour l’aider à construire sa clôture. Ça l’a vraiment touché. Je me demande comment il a pu, étant seul, soulever les tubes et les maintenir afin de les boulonner. À deux, ça se passe très bien et en travaillant, nous parlons de tout et de rien, de nos familles, nos vies passées et présentes… Nous nous découvrons… Je constate que notre amitié est de plus en plus forte… Par moments, le « tu » est à deux doigts de franchir mes lèvres, seul le fait qu’il soit mon aîné, m’en empêche. Toupin, son âne, m’a bien fait rire… Dans l’un des seaux, j’ai remisé les colliers de serrage des tubes. Me voyant faire, la pauvre bête croyant à de la nourriture, est venu y plonger la tête… Pour le consoler de sa méprise, je l’ai nourri de caresses… Extrait du recueil : « L’Île, Il et Elle »…

Fanny

Jeu de boules - Image par Jacqueline Macou de Pixabay

 

Plusieurs fois j’avais observé ce rituel. À la fin d’une partie de boules, éclataient rires et moqueries de toutes sortes… puis les hommes criaient : « Fanny ! Vous êtes Fanny !… On a gagné ! Ils sont Fanny ! »… Un homme partait alors, en courant vers le bar pour en revenir peu de temps après, portant sous le bras, une sorte de planche recouverte d’un tissu noir.

Un cérémonial commençait alors. Les vaincus, même s’ils étaient moins de vingt, se mettaient alors en file indienne devant le porteur de planche – et parmi eux souvent Papa… Ensuite, chacun à leur tour, ils levaient le voile noir, embrassaient la planche sous les quolibets et rires des vainqueurs. Ceci dit, eux aussi riaient de bon cœur.

À chaque fois que j’essayai de m’approcher pour voir et surtout comprendre la cause de cette hilarité générale, ils m’éloignaient en riant de plus belle.

Un après-midi où il n’y avait pas grand monde, je passai derrière le comptoir, fouillai et trouvai la fameuse planche… Mon cœur battait fort, car j’allais enfin connaître le grand secret des grands… À mon tour, je soulevai le voile noir et aperçus une jolie fille nue, souriante… avec la plus belle et généreuse paire de fesses que j’aie jamais vue de ma vie…



Extrait du recueil : « Mini-Malles, Instants d’Années »…

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